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27 juni 1866

van

Tine Douwes Dekker-van Wijnbergen (bio)

aan

Stéphanie Omboni-Etzerodt (bio)

 

Volledige Werken. Deel 11. Brieven en dokumenten uit de jaren 1862-1866 (1977)

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* 27 juni 1866.

Brief van Tine aan Stéphanie. (Pée: Tine, blz. 59-61.)

Amsterdam, le 27 de Juin 66.

Ma Loutjou chère, ma bonne Stéphanie! J'ai le coeur trop plein! Quel ange de bonté que tu es! Oh, et ton mari, comme il m'écrit simple et avec tant de coeur. Mon Dieu, comment trouver les paroles de t'exprimer ce que je sens. Hier j'ai écrit à ton mari que j'avais reçu la lettre chargée. Je veux Ie répéter que tu saches que tout est en ordre. Merci, mille fois merci. Je fais tout mon possible pour Edou. Je ne sais pas encore ce qu'il arrive, va; j'attends une lettre, mais pour sûr moi et Non viendrons. Si je dois amener mon Edou j'aurai quelques ressources pour lui. J'attends des lettres qui doivent me dire ce que je pourrai faire. Ma chérie, j'aspire de pouvoir partir, j'espère bien dimanche le 1 Juillet. Mon Dieu, la possibilité de t'embrasser! Je ne crois pas mes yeux! Je suis tellement nerveuse que la plume ne veut pas marcher. Tu ne sais pas ce que je vous dois, mais je vais tout t'expliquer. La chose la plus principale, c'est que je pourrai commencer à me gagner Ie nécessaire. Oh, ce sera une vie toute nouvelle pour moi, plein de bonheur. Je vais tout écrire à Dekker, le jour que j'aurai les nouvelles que j'attends; je veux qu'il le sache quand je suis déjà en voyage. Oh, il te sera si reconnaissant.

Ma chère enfant, tu ne peux comprendre ce que toi et ton mari font pour moi, car la misère est affreuse. J'ai été si près d'être désespérée, mais à présent le courage ne me manquera pas. Oh, dis à ton amie que rien ne me sera trop pénible, pourvu que je puisse vite commencer à gagner quelque chose. Le travail ne dégrade pas, mais bien la misère et d'être sous le fardeau de dettes. Ma chérie, tout ce que j'écris est décousu, mais je ne saurais rien dire d'autre, que je suis au comble du bonheur et plein de courage. J'ai eu la fièvre cette nuit et cela m'a fait du bien. J'ai pleuré de joie et de reconnaissance, que j'avais des amis aussi vrais et adorables. Merci encore une fois, merci de tout mon coeur.

Je ne puis passer par Bruxelles, je prendrai le bâteau à vapeur de Rotterdam jusqu' à Liége. C'est le moins coûteux. Puis à Paris.

Pardonne moi mon agitation, mais ce dernier temps j'ai trop souffert, et à présent je vois un rayon de soleil. Mes amitiés à ton mari. Bientôt je pourrai te presser sur mon coeur. Je t'aime tant!