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* 23 april 1866

Brief van Tine aan Stéphanie. (Pée: Tine, blz. 55-56)

Amsterdam, le 23 Avril 66.

Ma Loutjou chère. Voilà la troisième fois que je t'écris et je ne reçois pas de réponse. Je suis dans une position affreuse; enfuie de Bruxelles, je suis ici au logis de Dekker (chez Meyer, Editeur, Kalverstraat 246). Dekker est en voyage, et il ne peut revenir puis qu'il n'a plus un sou. Quelques personnes s'intéressent à moi et j'ai un peu d'espoir que la sympathie publique m'aidera de payer mes dettes et de me mettre en état de commencer quelque chose, enfin de pourvoir aux besoins de nous tous. Hier j'ai reçu une lettre de Monsieur de Geyter d'Anvers (le connais-tu?). Il m'a envoyé quelque argent comme une dette qu'il devait à mon mari de ses oeuvres. Aujourd'hui Monsieur van Vloten de Deventer, un cousin du père de Julie, m'a témoigné beaucoup d'intérêt à mon égard. Il fera tout son possible que mes dettes seront payées; moi je n'ai plus rien. Ah, c'est affreux! Mais je ne perds pas le courage; je veux travailler pour mes enfants. Dekker est au désespoir; mais il veut se redresser.

Qui sait ce qui arrivera? Mon enfant, je n'ajoute rien, car je ne sais pas si mes lettres te parviennent. Si tu peux faire quelque chose pour moi, si peu que ce soit, je l'accepterai avec reconnaissance. Mon coeur saigne.

Mille baisers de ton

Everdine.